Les tweets
Entre vivre ensemble, il faut choisir (Tweets 2013-2016)
Ce petit livre est une anthologie des “tweets” envoyés par Renaud Camus depuis 2013. On a respecté ici la contrainte des cent quarante signes, bien entendu, avec les quelques étrangetés qu’elle implique. Tout juste s’est-on autorisé parfois l’italique, pour la commodité du lecteur. À quelques exceptions près, donc, les tweets ici recueillis sont exactement tels qu’ils ont été mis en ligne. Pour ceux qui étaient le plus étroitement liés à une actualité qui s’éloigne, on a ajouté quelques notes.
Tweets (2013-2017)
Le tweet, comme le haïku, relève de la littérature à contrainte — il en allait plus encore de la sorte au temps où le nombre de signes était limité à cent quarante, mais c’est toujours vrai aujourd’hui.
D’autre part, et justement pour cette raison, et du fait de son isolement sémantique, il se présente toujours un peu comme une citation : sa brièveté fait fonction de guillemets. Certes il s’agit (presque) toujours de citations de soi-même, pour l’auteur, mais d’un soi-même très instable, flottant, fluide, différent à chaque occurrence (ou presque) : dogmatique ou fantaisiste, théorique ou dilettante, ironique ou sérieux, redondant ou pince-sans-rire. Le lecteur, par la force des choses, est invité à la même gymnastique : s’amuser, s’indigner, s’instruire, s’étrangler, comprendre, ne pas comprendre, etc.
Ce volume reprend d’abord les tweets des années 2013 à 2015, jadis en partie rassemblés dans Entre vivre ensemble, il faut choisir. Considérablement augmenté, il poursuit la sélection jusqu’à la date de sa publication.
Au fond nous mourrons de n’être pas racistes et nous sommes remplacés par des gens qui le sont d’autant plus, eux, qu’ils nous voient, avec mépris, mourir de ne pas l’être.
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ARLETTE INFO Renaud Camus menacé d‘une nouvelle expulsion de Twitter s’il ne met pas un terme immédiat aux vannes migratoires.
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A la gendarmerie : — Vous avez dit : « Il y a en France des colonisateurs et des colonisés, des envahisseurs et des envahis, des occupants et des occupés ». Que vouliez-vous dire exactement ? — Ce que j’ai dit.
La langue politique aujourd’hui est tellement d’un autre temps que si l’on parle de colonisation et de décolonisation les gens croient qu’on parle de l’Afrique…
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Je vous prie de m‘excuser. J’avais pas mal de choses importantes à vous dire mais je vois que mon avocat est sur le réseau.
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Je vous prie de m‘excuser. J’avais pas mal de choses importantes à vous dire mais je vois que mon avocat est sur le réseau.
Je ne comprends pas comment je peux avoir si peu de lecteurs alors que les rares que j’ai je prends toujours grand soin de les engueuler personnellement.
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J’ai fait un horrible cauchemar, quelqu’un faisait sauter une éolienne et elle tombait sur une mosquée. Heureusement la mosquée était vide, grâce à la remigration.
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Catastrophe, c’est maintenant le verbe croire qui a pété : pour Libération, « Eric Ciotti croit la théorie du Grand Remplacement » — ils veulent peut-être dire qu’il l’arrose ?