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Les romans

Les romans: Catégorie
Roman Roi
Renaud Camus Roman Roi

Première édition

Roman Roi

Un oubli immérité recouvre Roman II, roi de Caronie de 1927 à 1930, puis de 1933 à 1948. Cet oubli ne fait que refléter, d'ailleurs, la curieuse opération à laquelle se livrent les autorités actuelles de la République populaire de Caronie, et qui consiste, en somme, à substituer une histoire à une autre. Loin de nous de prétendre que celle qui est enseignée de nos jours dans les écoles du pays, et qu'exposent à l'étranger les nombreux volumes diffusés par les soins du présent régime, soit imaginaire. Non. Les grèves, les mouvements ouvriers, les formations de syndicats, les luttes prolétariennes dont cette Histoire désormais officielle fait état ont sans doute existé. Mais sans doute aussi n'ont-ils pas eu l'importance qu'on leur donne maintenant. Du moins les contemporains, abusés à leur manière, peut-être, mais en sens inverse, ne les ont-ils guère remarqués. Ils vivaient une autre Histoire où s'agitaient d'autres personnages, qui nous sont aujourd'hui restitués. Mais Roman Roi n'est pas seulement un document historique. C'est aussi un drame d'amour et d'aventures sur fond de guerre et de conspirations, le portrait, sensible et profondément humain, tracé par un de ses proches, d'un homme à la personnalité complexe et attachante, et une évocation chatoyante des figures hautes en couleurs qui jouèrent un rôle dans sa vie ou dans son règne, des «dames d'Arkel», ses aïeules, à son ami le marquis Hito, le jeune ambassadeur du Japon, de «l'Archange», Gabriel Nomarek, fondateur de l'Arc noir, au maréchal Warohlmeck sans oublier, bien sûr, la fascinante lady Diana Landsor, qui sera la dernière reine de Caronie.

Roman furieux
Renaud Camus Roman Furieux

Roman Furieux

Si Roman Roi était en quelque sorte La Chute, Roman Furieux serait Après la chute. Le Roman qu'on a vu régner tant bien que mal, parmi les intrigues, les drames, les passions et les crimes, sur ce royaume obscur et menacé, la Caronie, voici qu'il a maintenant perdu son trône (1948). Il pourrait perdre bien autre chose, l'amour, une certaine idée de soi, la foi, l'espérance et la tête ; et devenir ainsi, comme le Roland de l'Arioste, proprement fou furieux. S'éloignant toujours plus de sa patrie, de la femme qu'il aime, de son rôle, de son destin et de lui-même, il n'a plus pour histoire qu'une errance de tous les exils. Du moins le mène-t-elle, à travers les lieux les plus beaux, Athènes, Ravello, Florence, Paris, l'Auvergne, les côtes de Cornouailles ou celles de Galice, les hautes solitudes de la Castille romane ou les jardins du Portugal. Il ne peut se retrouver, ou se perdre définitivement avec elles, que dans la métropole des illusions, Hollywood. Ce ne sera que l'avant-dernière étape.

voygeur en automne
Renaud Camus Voyageur en automne

Voyageur en automne

Un homme en recherche un autre, mort et qui autrefois écrivit. Cela se passe en Europe centrale, en Caronie, dans la défaite de l’Histoire, la ruine des valeurs et des choses, dans le froid. Mais ce qui pourrait bien être une recherche des origines, mélancolique, érudite, rêveuse, ou un tendre et grave apologue de l’amitié, offre aussi parfois les apparences ludiques d’une enquête policière à rebondissements, d’une bande dessinée au détour de laquelle Tintin pourrait bien surgir, d’un divertissement – d’un divertissement ?

le chasseur de lumières
Renaud Camus Le Chasseur de lumières

Le Chasseur de lumières

Lesquère, un château en Gascogne. De l’autre côté de la rivière et de la vallée, un autre château, qui depuis toujours regarde le premier. Dans ce paysage apparemment tranquille est projeté le jeune Vincent, après qu’il a fait la connaissance, à Toulouse, une nuit, à la Prairie des Filtres, du comte Adam Wloszczowiecki, châtelain désargenté, rugbyman modèle et agriculteur accablé. Mais c’est avec toute une étrange famille que le garçon inaugure une étrange liaison. Eux prétendent le révéler à lui-même. Il a la passion de la lumière, telle qu’elle varie sans cesse, sur la campagne. N’y aurait-il pas là de quoi faire un artiste? Ou bien si c’est compter sans l’ombre, et sans les hommes de l’ombre? À l’instar des plus classiques récits, cette manière de roman de formation voit se contempler, souvent sans qu’ils se reconnaissent, les pères et les fils, le levant et le couchant, l’évidence et le secret, le passé et le présent, la plus vieille Europe et le continent noir, tout ce qui tombe avec ce qui pourrait, peut-être, s’élever on ne sait comment vers l’inconnu.

l'épuisant désir de ces choses
Renaud Camus L'Épuisant Désir de ces choses

L'Épuisant Désir de ces choses

La vie de Jean Deladevèze, éditeur parisien, est bien remplie : il a une épouse qu’il accuse d’être parfaite, quoiqu’elle veuille faire venir vingt-cinq pygmées en Haute-Auvergne ; un fils qui prend trop à cœur le sort du peuple tibétain ; un autre fils amoureux et malade ; une fille dotée d’un petit ami noir, et qu’il trouve exaspérante à force d’être universellement bien pensante. Il a deux châteaux qu’il ne sait comment entretenir, un banquier qui le harcèle, et un ami qui prétend que les visages sont l’écriture de Dieu. Et comme si tout cela n’était pas assez, il a encore sur les bras un manuscrit dont il ne sait que faire, l’Opus Niger. Mais rien de tout cela ne peut assouvir son désir infini, épuisant, ce désir d’ailleurs, de lieux, d’êtres que l’on ne connaîtra jamais.

l'inauguration de la salle des vents
Renaud Camus L'Inauguration de la salle des Vents

L'Inauguration de la salle des Vents

Un voyageur arrive dans un château perdu. Quelques heures plus tard, il y fait une chute de sept mètres. La veille, dans le même édifice délabré, un artiste a installé une salle tout entière agencée autour d’une vaste composition de lui, la Carte des Vents. Victime d’une insolation, un chien tombe en catalepsie. Une sorte de régisseur, ou d’homme à tout faire, entretient avec le maître des lieux des relations bizarres, teintées de sado-masochisme. De l’autre bout de la terre arrive la nouvelle d'une mort. Dans la bibliothèque se réunit un atelier d’écriture, au bénéfice présumé d’une douzaine d’hommes et de femmes de tous âges et de toutes origines, en mal d’insertion ou de réinsertion sociales. Puis, comme on est à la Saint-Jean d’été, tout le monde se rend pour un dîner de pique-nique à la butte Sans-Nom, d’où l’on aperçoit tout le pays. Cependant on ne peut faire l’éloge d’un certain défunt, lors de son enterrement, parce que toute louange, ce jour-là, doit être réservée à D.Chacun des événements qui se nouent en un site unique sur une période très courte – quelques jours à peine – traîne après lui une cohorte de résonances, d’associations d’idées, de souvenirs, d’incertitudes, de répliques en miroir et de complications éparpillés sur une trentaine d’années, en des lieux aussi divers que la Bosnie-Herzégovine, l’île de Naxos, Tolède, Paris, Rome, le temple de la Sibylle à Tivoli, le cimetière de Bagneux ou le fin fond du Brésil.Douze lignes de récit. Onze styles. 12 fois 11, puis 11 fois 12 : 264 paragraphes. Chacun n’a qu'une seule phrase, de quelques mots ou de plusieurs pages. Dans chacune des deux parties, chaque combinaison d’un récit et d’un style ne se présente qu’une fois.

Loin
Renaud Camus Loin

Loin

« Circonscrire autant que possible les ambitions. Tordre le cou aux espérances. N’attendre rien. Rabattre tout futur, en permanence, sur le moment présent. Habiter l’instant. Être là, très là. Et d’autant plus vivant qu’à demi mort, déjà. »

C’est par ces mots que se termine le nouveau roman de Renaud Camus. On pourrait y voir du désenchantement et on n’aurait pas tort. Mais on n’aurait pas non plus totalement raison. Disons que ce livre tout entier se situe sur cette frontière de la sagesse. Il met en scène un homme contraint de vendre la propriété familiale dont il est le dernier occupant et qui en profite pour partir. Pour partir « loin », le plus loin possible d’une civilisation qu’il déteste dans un monde qu’il aime trop. Il aboutira dans une île proche des côtes anglaises totalement seul, mais il aura auparavant pu au cours d’un long et beau voyage vers le retrait, vérifier sa détermination. Notamment quand sa route croise celle d’une jeune femme qui va pour un temps devenir sa compagne. Celle-ci, au fond, malgré sa séduction réelle et sa sensibilité, représente tout ce qu’il désire quitter : tant au plan de son comportement qu’à celui de ses goûts ou de ses idées.

Ce roman, le premier depuis longtemps que nous donne Renaud Camus, s’il ne se refuse pas les péripéties dramatiques (nous y lirons une libre transposition d’une affaire criminelle récente) ou amoureuses propres au genre, et s’il les conduit avec maîtrise, vaut aussi pour toutes les formidables descriptions de paysages et d’atmosphères qu’il contient, pour les réflexions qui s’y mènent sur la désagrégation de la culture, l’évolution des comportements et du langage. Il est riche, drôle, triste, et enthousiasmant.

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